Hi there 👋 Happy Week-End!
J’espère que cet email vous trouvera en bonne forme 🎉
A l’heure où j’écris ces mots, nous sommes encore Samedi, 11h42 et je viens de voir passer la nouvelle du lancement par Xavier Niel d’une école dédiée à l’agriculture, Hectar (lien). “Réparti sur plus de 600 hectares, l’établissement encore en travaux, accueillera d’ici Septembre prochain sa première promotion. Au total, 2000 étudiants seront formés chaque année aux métiers agricoles et à la reprise d’exploitation. A l’instar de l’école 42, la formation sera gratuite et ouverte à tous.”
Malheureusement, cette découverte me frustre : en effet, je crains de manquer de temps ce week-end pour explorer l’ensemble des implications philosophiques de cette initiative. J’ai donc mobilisé 5 précieuses minutes pour trouver un moyen créatif d’explorer le sujet sans y passer l’après-midi, et j’ai eu cette fulgurance : que ferait John Tales à ma place ?
John Tales n’est pas un humain. C’est une intelligence artificielle, “employée” de la start-up StoryAI, et capable de discourir sur quelques lignes, à partir d’éléments fournis dans une brève introduction. Exemple :
N’ayant pas encore eu le temps de tester John, je me dis que cette histoire de Xavier Niel sur son tracteur pourrait constituer un point de départ satisfaisant. Je choisis donc de soumettre à John 2 sujets de dissertation :
A. Xavier Niel va-t-il ringardiser en quelques mois les efforts de la grande distribution en faveur du mieux manger, en sonnant la fin d’une récré dans laquelle on ne s’entend plus ?
B. N’est-ce pas étrange, pour un père fondateur de l’Internet français, de délaisser un metaverse virtuel et douillet qui lui tendait les bras pour venir tripatouiller la réalité de la boue et de la terre ?
Ce que l’IA a à nous dire
C’est donc le cœur léger que je m’en suis allée consulter ma pythie personnelle 2.0… avant de déchanter en réalisant que John m’avait fait des promesses qu’il n’allait pas tenir. J’ai attendu des heures que la machine me réponde… en vain.
(fiabilité : Humain·e 1 / John 0).
Samedi, 15h : je décide donc de faire des infidélités à John pour tester shortlyai, qui m’offre gracieusement 2 histoires assistées par ordinateur, pile ce dont j’avais besoin.
Voici le résultat (ma contribution initiale se limitant, en plus du titre, aux parties surlignées en bleu à chaque fois) :
Sujet A :
A le voir à l'œuvre, on devine mieux comment cet algorithme opère : on reconnaît des bribes de ce qui pourrait être des articles parus sur le net, avec néanmoins un certain degré d’inexactitude (non, Xavier Niel n’a pas fondé France Telecom, et oui, Hectar est bien un nouvel entrant dans l’écosystème alimentaire). Mais voici en effet comment la technologie OpenAI GPT-3 qui sous-tend ce service fonctionne : “quand un utilisateur entre un texte, le langage (informatique) l’analyse et produit la réponse la plus probable. Le prédicteur de texte analyse les textes existants sur Internet, et calcule le résultat le plus probable statistiquement” (lien) Pour l’instant, je serais tentée d’attribuer les notes de fiabilité suivantes : Humain·e 2 / Algorithme 0.
Mais poursuivons notre expérience avec le second sujet, celui du Metaverse (si vous souhaitez vous rafraîchir la mémoire sur ce qu’est cet univers parallèle, c’est par ici).
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais malgré l’inexactitude de la “seconde révolution industrielle”, je trouve cela déjà plus intéressant ! L’algorithme ouvre ici une dimension psychologique que je n’avais pas introduite : et si, ayant soumis la “perfection” de leur idée originelle à l’épreuve des faits, les pionniers du web éprouvaient aujourd’hui des regrets ? Et s’il était impossible de créer un monde parallèle exempt des travers et déviances du nôtre ?
Bien sûr, l’algorithme n’a rien inventé : pour qu’ils puissent me les pousser, ces idées sont forcément déjà dans l’air. Néanmoins, ce n’est pas ce que j’avais en tête en démarrant cet article, et je trouve ces angles intéressants. Cela m’a donc incitée à relancer la machine pour un tour, et surprise, je découvre un angle auquel je n’avais pas du tout songé : l’originalité de faire le mouvement vers la planète Terre, à l’heure où les autres figures emblématiques de la tech regardent vers l’espace.
C’est exactement pour ce genre de hasard magique que j’aime échanger avec ce type d’interface. C’est d’ailleurs, entre autres choses, ce que j’avais adoré dans le reportage sur Alphago (lien), le programme informatique lancé dans une compétition avec le leader mondial de ce jeu imbitable : le Go. Avec des millions de parties virtuelles jouées en guise d’entraînement, il était évident qu’Alphago était un solide opposant. (Attention spoiler, sautez les phrases en italiques si vous ne l’avez pas encore vu 🙈). Si tout le monde s’accordait sur la forte probabilité d’une victoire de la machine, personne n’avait prévu qu’elle gagnerait en nous faisant un cadeau : ouvrir les techniques de jeu sur un champ des possibles totalement inédit. En effet, si l’ego qui habite l'être humain le pousse à rechercher une victoire écrasante, la machine, elle, ne maximise pas le nombre de points gagnés. En d’autres termes, elle n’optimise pas la distance avec son adversaire, mais les probabilités de victoire, même si cette victoire doit se faire sur le fil. Et c’est ainsi qu’elle fut non seulement redoutable, mais surtout très créative en mettant à jour de nouveaux “gameplay”.
17h50 - Nous voilà donc arrivés au terme de ce Samedi après-midi, et il est l’heure pour moi de vous laisser méditer sur la fréquentabilité de John Tales et ses camarades. Avant de vous quitter, je souhaitais néanmoins vous donner quelques nouvelles du metaverse qui, bien que boudé par Xavier Niel, continue d’être hyperactif.
A très vite !
Des nouvelles du metaverse
>> Un gif a été vendu pour un demi-million de dollars (lien)
>> Le designer argentin Andrès Reisinger a vendu une série de “meubles impossibles” virtuels, pour un total de 450 000 $ aux enchères (lien)
>> Puisqu’il ne s’agirait pas de reproduire dans ce monde d’à côté les erreurs du monde d’ici, les designers se penchent sur les manières de concevoir des sites (polices de caractères, dark mode…) plus éco-responsables (lien).
Si l’on a déjà du mal à comprendre pourquoi les marques laissent les lumières de leurs magasins allumées la nuit (lien), supportera-t-on, demain, que leurs sites internet soient surchargés et bariolés, en totale contradiction avec ce qu’exigerait une gestion frugale de cette fameuse bande passante ?
A bientôt, dans le metaverse ou ailleurs ! 👋