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Le chiffre de la semaine
2,3
C’est le nombre moyen d’activités que les Français·es devraient occuper d’ici 2035 selon cet article du merveilleux magazine l’ADN : “En d'autres termes : on sera libraire à mi-temps en CDD, graphiste le soir, chauffeur Uber le week-end. Et avec globalement des emplois du temps plus chargés.” Elle est pas belle la vie ?
La gazette du Metaverse
La star de l’IA
Et la marque la plus à la pointe de l’intelligence artificielle est une marque de… tracteurs. A voir le nombre de vues que récoltent les vidéos dédiées à ces engins sur Youtube, j’aurais dû me douter de quelque chose, mais non.
A ma grande stupéfaction, j’ai en effet appris que John Deere était sur le point de coiffer au poteau ces vantards de la Silicon Valley dans leur course à la voiture autonome.
“Deere currently has plans to automate nearly everything on a farm that has a motor — if the company sells it, there’s a good chance they’re trying to turn it into an autonomous robot.”
Il faut dire que question innovation, John Deere n’en est pas à son coup d’essai, puisque la marque a déjà collaboré avec la Nasa dans les années 90 sur un système GPS.
La flamme agricole qui anime nos internautes (cf page 32 de ce superbe supplément de Society) a donc encore de beaux jours devant elle !
Ivre, il fait de la chirurgie pour ressembler à son robot
Côté robotique toujours, la palme du gênant revient à Hiroshi Ishiguro, qui a “créé un androïde à son image, puis a fait de la chirurgie pour ressembler à sa création.”
Une façon originale d’arriver au dernier stade de cette fameuse vallée de l’étrange (Uncanny Valley) théorisée par Masahiro Mori : “ces créatures qui nous ressemblent tellement qu’elles nous dérangent”. Dans ce cas précis, difficile à dire qui de la créature ou son auteur nous dérange le plus, mais il a été démontré que les individus feront davantage confiance à un robot rudimentaire (probablement moins menaçant pour notre identité et intégrité) qu’un robot plus perfectionné qui nous ressemblerait trait pour trait.
Probablement jaloux d’avoir trouvé plus fantasque que lui, notre brave Elon vient d’annoncer que le premier robot humanoïde Tesla sera lancé en 2023. Il répondra au doux nom d’Optimus, et sera un parfait esclave des temps modernes : “anything human’s don’t want to do, optimus will do”. Évidemment, comme dans tout bon roman de science fiction, le but final sera de pouvoir y télécharger sa propre personnalité. ‘We could download the things that we believe make ourselves so unique, (...) As far as preserving our memories, our personality, I think we could do that.’
Le prochain Van Gogh, c’est VOUS
Grâce à Tom Granger, software engineer chez Google Arts and Culture, j’ai découvert une petite révolution qui ouvre des perspectives vertigineuses pour tous les artistes en herbe.
Grâce à des logiciels qualifiés de “text to image”, il est en effet possible, désormais, de créer des images à partir d’une simple phrase ou quelques emojis. Résultat ? Bluffant, comme en témoignent les derniers exploits d’Imagen de Google (ci-dessous) ou Midjourney (juste après)
La foirfouille des NFT
Encore une bien belle semaine au grand bazar du metaverse puisque David Cronenberg a décidé d’utiliser le format NFT pour vendre ses calculs rénaux. La mise à prix est de 10 ETH, soit 14 000 euros à l’heure où j’écris ces lignes, soit une très très belle aubaine.
La veille de maître Capello
Cloudwear
Je ne sais pas s’il existe un quelconque lien avec la vacuité de l’époque, mais j’ai remarqué quelques innovations centrées autour du vide. L’Air Meat tout d’abord, qui produit des protéines en “fouettant ensemble de l’air et des cultures” (“elements of the air are whisked together with our cultures until they produce protein within a matter of hours”), et qui promet un futur sans viande animale.
Mais il y a également ce cabinet d’architectes, Framlab, qui propose de construire des structures qui flotteraient dans les airs, comme des zeppelins, afin de désengorger les villes.
Evidemment, la mode ne pouvait pas rester de marbre face à l’opportunité d’ajouter du vent au vent, et c’est probablement ainsi qu’est né le “cloudwear”. Heureusement pour notre vie sociale, cette tendance bibendum sous stéroïde semble mieux adaptée à l’hiver qu’à l’été.
Mais attention néanmoins : loin de moi l’idée d'assimiler ces artefacts gonflés à de simples futilités. N’oublions pas que toute manifestation humaine porte en soi le reflet de son époque, aussi je n’ai pu m’empêcher de dresser un parallèle entre ces excentricités et l’introduction de la fabuleuse exposition Aerodream à la Cité du Patrimoine et de l’Architecture :
“Le gonflable véhicule une histoire, une mythologie de l’air qui porte en elle le rêve du vol et de l’ultime légèreté, la symbolique de l’ascension et de l’immatérialité céleste. (...) On y retrouve alors l’idée de l’air, mais aussi de la dimension humaine du souffle, de la respiration, du vivant (...)”.
Tout un programme donc, qui a de quoi nous redonner du souffle dans un contexte morose d’inflation, dérèglement climatique, guerres entre nations… Bibendum président ✊
L’horoscope de John Tales
(Rappel : John est une intelligence artificielle de génération de langage dont les réponses lunaires m’ont convaincue qu’il n’y avait pas meilleur choix pour s’occuper de la section astro)
“Si vous vous sentez nostalgique, comme nous le sommes tous et toutes aujourd’hui, ou si vous avez besoin d’une sieste, ou si vous avez faim, attrapez une pomme rouge, ajoutez un peu de cannelle, prenez une couverture douillette, dites au chat comment vous vous sentez, et dans quelques heures je vous tiendrai au courant de la fournée de surprises qui vous est réservée”
[If you are feeling nostalgic, as we all are today, or in need of a nap, or maybe even hungry, grab a red apple, add some cinnamon, and get cozy with a warm blanket, tell the cat how your day is going, and I'll let you know what surprises the oven will throw your way in a few hours.]
Alors comme ça, vous êtes nostalgiques ? En même temps, comment vous blamer lorsque l’on voit avec quelle ardeur les entreprises de la tech nous invite à régresser collectivement au stade anal ; j’en veux pour preuve ces start-ups qui font de nos fluides la clé cachée de notre succès. Je pense à Vivoo par exemple, une sorte de test urinaire connecté qui permet de quantifier 9 paramètres (stress oxydatif, magnésium, calcium,...) pour vous proposer un programme alimentaire adapté.
Mais nous avons aussi Dieta App qui utilise l’intelligence artificielle pour évaluer la consistance, le volume et la fragmentation de vos excrétions afin de vous proposer également le régime le mieux adapté.
Comment s’étonner, dès lors, que l’échelle de Bristol (qui classifie vos offrandes en différentes typologies) ait dépassé l’échelle de Richter en termes de recherche en FR sur les 5 dernières années ?
C’est cadeau
Si ces joyeuseries n’ont pas achevé de parfaire votre humeur, voici de quoi animer vos barbecues arrosés : l’application “Elon sh*tpost quiz” propose une série de tweets complètement sortis de nulle part, et charge à vous de deviner lesquels ont été commis par notre doux dingue préféré.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui ! Si vous avez aimé cette missive et que vous n’êtes pas encore inscrit, c’est par ici ⬇️🎉